Les collectivités qui jouent le jeu de l’ouverture des données permettent au terreau politique et économique local de faire germer de nouveaux services sur un mode « circuit court » et au citoyen d’entrer dans sa carte. En quelques clics, voici comment entrer dans la carte à côté de chez soi, comprendre la fabrique du territoire en compilant les informations qui nous intéressent sur l’outil libre uMap développé par la communauté OpenStreetMap. Cet outil uMap est désormais référencé sur le portail des ressources de l’Éducation nationale. Pour faire cette carte, voir la page « Faire sa carte de Ban Saint Martin »
Quelques cartes
Ces différents visuels sont issus d’une même carte. Il suffit de décocher des calques et de sélectionner des fonds différents pour promener dans l’histoire en épinglant des cartes et images anciennes ou en important des couches d’aménagements métropolitains – bus, METTIS, pistes cyclables… Pour ne pas alourdir les cartes, les tracés de la voie navigable et du port sont limités aux environs de la commune du Ban Saint Martin. Cliquer sur « à propos » permet d’afficher la légende.
Quelques mots sur l’intelligence territoriale…
La maxime de Mirabeau reste valide, tout est politique et la politique commence à un grain de blé. Aujourd’hui, la donnée cartographique constitue le grain de blé de l’intelligence territoriale.
L’Intelligence territoriale s’est propagée chez les acteurs locaux, pensée à la base pour ancrer la démarche d’intelligence économique dont elle émane. La plupart des collectivités locales y entrent par le marketing territorial, et de fil en aiguille creusent la question de comprendre ce qui fonde leur avantage comparatif. Les plus véloces et antifragiles axent leur développement sur ce qui ne pourra pas être délocalisé… comme l’expliquent Henri Dou, Philippe Clerc et Alain Juillet dans L’intelligence économique du futur. Encore faut-il être en capacité de diagnostiquer et de localiser pour éviter de « faire comme les autres » et d’être prêt après la bataille.
Voilà comment, dans un contexte de crise et de concurrence entre les métropoles, disposer d’un Système d’Information Géographique souverain est devenu une pépite à protéger. Aujourd’hui chacun doit savoir les menées séductrices d’éditeurs privés qui profitent des coupes budgétaires portées aux budgets de fonctionnement des collectivités (les salaires des géomaticiens sont inscrits dans cette ligne budgétaire) pour pénétrer dans la place par la fenêtre des budgets d’investissements (même si l’abonnement à leurs données revient au final plus cher d’année en année et tarit le terreau des formations locales). Chacun peut aussi en mesurer les conséquences en termes d’intelligence économique et territoriale.
Données ouvertes, outils libres & enjeux citoyens
Metz a développé de longue date un Système d’Information Géographique d’excellente qualité, fort de 700 couches d’informations, certifié ISO-2001 dès 2014, développé sur du logiciel libre et qui place ses informations sur le portail gouvernemental data.gouv.fr… Pour la petite histoire, le noyau de ce SIG a été réutilisé par le portail breton Kartenn, lauréat du prix de géovisualisation et cartographie dynamique au Festival International de Géographie de Saint-Dié en 2017.
Dans le même esprit de partage, l’outil uMap développé par la communauté mondiale OpenStreetMap (OSM) permet d’importer des informations géographiques très simplement, de les partager en ligne, chacun peut faire sa propre carte sur la base de données expert actualisées. Et chacun peut contribuer à la fabrique du fond cartographique, vérifier la localisation des défibrillateurs, bornes à incendies, améliorer les adresses des commerces locaux comme l’ont fait des jeunes à Gonesse en mars 2018 pour cartographier leur quartier mal identifié sur Internet.
Sophie Clairet